Souvenirs en d’autres lieux

L’église d’Outremécourt

Elle a été bâtie de 1698 à 1700, sur un plan hexagonal, à l’initiative du curé Nicolas de Landrian, avec des pierres provenant de la collégiale de la ville.

Selon la tradition, ce plan reproduit le plan de La Mothe avec ses six bastions, l’église symbolisant la première enceinte et le mur du cimetière la seconde.

Devant l’église, dans une niche de pierre, se trouve une statue de Saint-Nicolas, hélas mutilée. Au-dessus, se trouvent le socle et le fût d’une croix du 16e siècle.

Le portail de l’église est orné de deux pilastres composés d’éléments arrachés à des édifices de La Mothe. Y sont alternés des tambours semi-circulaires et des éléments de pilastres rectangulaires au décor vermiculé, tels qu’on les appréciait au début du 17e siècle. Contrairement à une légende savamment entretenue, les tambours semi-circulaires ne proviennent pas de la porte de Soulaucourt, encore appelée porte de France. Leurs diamètres sont en effet différents.

L’entablement au-dessus du portail est un empilement de pierres tombales, provenant de l’ancienne église. Le clocher évoque une échauguette.

A l’intérieur, le curé Nicolas de Landrian a réuni les joyaux de l’ancienne collégiale : à gauche du chœur, Notre-Dame du cloître, une jolie vierge à l’enfant du 17e siècle ; dans la chapelle latérale gauche, un bas-relief composé d’une vision de saint Hubert (milieu 16e siècle), qui fut surmontée en 1710 par deux statues du 18e siècle représentant saint Mansuy et saint Nicolas. La chapelle est consacrée à la mémoire de la famille de Landrian, dont les épitaphes ornent les murs. Dans une niche à droite de l’abside, protégé par une grille, un reliquaire contient trois fragments de la couronne du Christ retrouvés en 1672, dans les ruines de la collégiale.

Le sol de la collégiale est composé de dalles funéraires provenant de la collégiale détruite. Les visiteurs intéressés à connaître l’inventaire et l’emplacement des pierres tombales du sol de l’église consulteront avec profit l’article de Pierre Simonin dans Le Pays lorrain n°4, 1985, pages 202-224.

Au-dessus de la porte de la sacristie, deux vers :

MOTHA MEOS TULERAT LAPIDES, SED ET ILLA SEPULCRO

MOTHA REMOTA SUO, NUNC IBI TOTA JACET

que l’on peut traduire ainsi :

La Mothe a porté mes pierres et, disparue en son tombeau,

La voici maintenant, devant vous, toute entière

rappellent la symbolique qui a présidé à la construction de l’église.

Bibliographie : Jean CHARLES. « L’église d’Outremécourt : une évocation de la forteresse de La Mothe », Les Cahiers de La Mothe, n° 9, 2017, pages 51-62.


La colline de Fréhaut

Les vestiges du retranchement creusé par les Français lors du siège de 1634, et réutilisé en 1645, sont encore bien visibles. Le fossé est, par temps humide, partiellement inondé.

Bibliographie : Jean CHARLES. « Le fort de Fréhaut », Les Cahiers de La Mothe, n° 9, 2017, pages 15-24.


Le pont Saint-Père

La légende colportée jusqu’à ces dernières années aurait voulu que le pont appartienne à cinq communautés : La Mothe, Boisdeville, Outremécourt, Offrécourt et Soulaucourt. On le trouve à ce titre fréquemment écrit « pont Cinq-Parts ». Mais son origine est toute autre : c’est une déformation populaire du nom de Saint-Pierre. La plus ancienne mention de ce pont date de 1388. Il est appelé le « pont a saint-Père ». Une « fontaine saint-Paire » sise « en finage de Somerecourt » (donc à l’ouest du pont) est par ailleurs citée. Le pont permettait à la voie reliant Bourmont à La Mothe de franchir le Mouzon.

Sur le cadastre napoléonien, dessiné en 1846, le pont est toujours appelé « pont Saint-Père ». Les deux éditions de la Relation des sièges de Nicolas du Boys de Riocour, publièes en 1841, indiquent encore « Pont St Pair ».

De quand donc date l’appellation « Pont Cinq-Parts » ? Elle semble apparaître pour la première fois en 1845 sur la carte dite d’Etat-Major. Mais qui donc est à l’origine de la légende selon laquelle « il appartenait à cinq communautés » ?

Un consensus se fait jour pour le considérer bâti à l’époque romaine. Il pourrait certes avoir été construit au 13e ou 14e siècle. Mais cette hypothèse paraît aussi difficile à soutenir que la première.

Encore intact en 1890, il se dégrada peu à peu, faute d’entretien. Il fut classé parmi les Monuments historiques le 9 mars 1932, mais hélas trop tard puisque deux de ses arches s’étaient déjà effondrées.

Aujourd’hui, seule subsiste une arche à l’ouest, du côté de Sommerécourt. Plus aucun chemin n’y conduit, le remembrement ayant gommé la voie d’accès.

Bibliographie : Jean CHARLES. « Trois localités disparues des environs de La Mothe : Boisdeville, Offrécourt et Saint-Père », Les Cahiers de La Mothe n° 10, 2018, pages 3-18.


En l’église de Nijon

L’église conserve, dans l’avant-chœur, le monument funéraire de Jean Plumeret, chanoine de la Mothe, décédé en 1551. De pur style renaissance, ce monument ne manque pas de grandeur.

En dessous, un cartouche sculpté relate les conditions de son transfert de la collégiale de La Mothe en l’église de Nijon, par son arrière petit neveu, également nommé Jean Plumeret, curé du lieu, qui est inhumé à son pied.


Le chêne des partisans

Dans la forêt de Saint-Ouen-lès-Parey, se trouve la base d’un chêne gigantesque. S’il est attesté que cette forêt servait de refuges aux populations de la région pendant la guerre de Trente ans, la tradition qui voudrait que les partisans lorrains se soient alors réunis à son pied est une jolie légende.

Terrassé par deux tempêtes successives en 1926, il atteignait alors une hauteur de 33,96 mètres, et mesurait 13,50 m de circonférence à la base.

Au début du 20e siècle, il était un but prisé d’excursion pour les curistes de Vittel, Contrexéville et Martigny-les-Bains, ce qui explique le grand nombre de cartes postales le représentant.

Aujourd’hui, seule sa base est conservée, mais elle permet d’apprécier la taille gigantesque qu’avait atteint ce chêne. Pour y accéder, prendre la route menant de Sauville à La Vacheresse. Dans la forêt, le chemin menant au chêne est fléché.

Bibliographie : Jean CHARLES. « Le chêne des partisans : réalité ou légende ? », Les Cahiers de La Mothe, n°2, 2010, pages 23-30.


Le calvaire de Germainvilliers

Ce calvaire, qui porte la date de 1629, aurait, selon une tradition vivace, été rapporté de La Mothe, après sa destruction en 1645, par Antoine de Sarazin, seigneur du village. Cette légende ne repose cependant sur aucun fondement.


Au musée départemental d’art ancien et contemporain à Épinal

Le musée conserve la superbe pierre tombale de Jean Chintrel, sénéchal de La Mothe et Bourmont décédé en 1402, provenant de l’église d’Outremécourt.


Au musée lorrain à Nancy

Le musée lorrain conserve une peinture de la fin du 17e siècle, inspirée d’une gravure de Beaulieu, représentant La Mothe pilonnée par des bombes au cours du siège de 1645, ainsi que des gravures, portraits et souvenirs des sièges et des défenseurs de la ville, enfin quelques objets trouvés sur le site.

Bibliographie : Pierre-Hippolyte PENET. « Les souvenirs de La Mothe conservés dans les collections du Palais des ducs de Lorraine-musée lorrain », Les Cahiers de La Mothe, n°9, 2017, pages 25-38.

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