Des pistes pour vos recherches…
La paroisse de La Mothe n’a conservé qu’un seul registre de baptêmes. Il couvre la période du 23 mars 1641 au 19 juillet 1645. Nous publions ci-après les baptêmes du 1er janvier au 22 mars 1641. Les recherches généalogiques ne peuvent donc être menées plus avant qu’en explorant les riches archives du Bassigny.
Cette étude n’a pas pour ambition de dresser les généalogies des familles de La Mothe. Elle se limite à proposer aux chercheurs des pistes de recherche.
Les sources et les instruments de recherche
1 – Le cadre juridique
Il est difficile d’approcher les documents anciens que constituent les successions, tutelles, curatelles, … sans connaître le cadre juridique dans lequel elles s’exerçaient. Le chercheur trouvera donc intérêt à consulter :
– La coutume du Bassigny
Rédigée en 1506 mais de manière insuffisamment précise, elle fut totalement réécrite en 1580 et imprimée en 1607. Nous en donnons la copie ci-après.
Sont particulièrement intéressants les titres :
V : de l’estat et conditions des personnes,
VI : des droicts appartenans à gens mariez, & autres communautez, & societez,
VII : des tutelles et curatelles,
XI : de retraict lignager,
XIII : des successions & testaments,
XIIII : des donations.
Orientation bibliographique :
CHARLES Jean. « Les coutumes du Bassigny ». Les Cahiers de La Mothe n° 2, 2010, pages 77-92. L’article donne le texte intégral de la coutume de 1580.
PURNOT Paul. La tutelle, la garde noble et bourgeoise dans les coutumes de la Lorraine et du Barrois. Thèse pour le doctorat en droit, Imprimeries Réunies de Nancy, 1907, 201 pages.
– La charte d’affranchissement de La Mothe et la forfuyance
La charte d’affranchissement de La Mothe, donnée par le comte de Bar Thiébaut II en juillet 1258, précise que tout bourgeois de la ville peut librement aller s’installer ailleurs, mais, s’il n’a pas vendu ou donné ses biens immobiliers à un autre bourgeois dans le délai d’un an, ces biens sont confisqués au profit du Seigneur.
Il en est de même pour les héritages de biens situés à La Mothe. Seuls peuvent hériter les parents demeurant à la Mothe.
Orientation bibliographique :
GIRARDOT Alain. « La fondation d’une ville au XIIIe siècle : La Mothe en Bassigny » dans Les Cahiers haut- marnais n° 191, 4e trimestre 1992, pp. 56-85.
SIMONNET Jules. Relation des sièges et du blocus de La Mothe (1634-1642-1645), Chaumont, Charles Cavaniol, 1861, 468 pages. Jules Simonnet, dans son introduction, cite cette charte en pages 9 et 10, puis la charte de confirmation, qui est beaucoup plus explicite, donnée par le duc Charles III le 9 avril 1576. Le droit de forfuyance est exposé pages 24 et 25.
2 – Le cadre institutionnel
L’essentiel des sources d’archives est à rechercher dans les registres du bailliage et de la sénéchaussée, et dans les délibérations de la communauté de la ville. Il est donc intéressant de connaitre les missions de ces différentes institutions et le personnel qui les sert.
– Le bailliage, son personnel, et les gens de justice
Le bailliage de Bassigny était une des trois subdivisions du comté, devenu ensuite duché de Bar. A sa tête, se trouvait le bailli, nommé par le comte, puis le duc, de qui il recevait directement ses ordres et dont il était le représentant. A ce titre, il avait la haute main sur la justice et la défense, qu’il déléguait à un capitaine. Son rôle judiciaire peut être comparé à celui dévolu de nos jours aux tribunaux de grande instance.
Il était notamment assisté d’un lieutenant, qui le remplaçait souvent dans les séances de justice, d’un procureur général au bailliage assisté d’un substitut, de plusieurs greffiers dont un en chef, et d’un gruier. Nombre d’avocats assuraient la défense des plaignants.
Parmi les attributions du bailli, c’est la fonction judiciaire qui nous intéresse plus particulièrement. Car outre les procès criminels et civils, il avait la haute main sur les tutelles, curatelles et successions, qui sont les meilleures alliées des généalogistes.
Sources :ADHM B Bourmont : l’ensemble des registres du bailliage.
– La sénéchaussée et son personnel
La sénéchaussée, subdivision du bailliage, est l’équivalent d’une prévôté. Le sénéchal y exerce notamment des fonctions judiciaires, mais aussi celle d’un percepteur et d’un comptable public.
Ses fonctions judiciaires peuvent être comparées à celles de nos anciens tribunaux d’instance. En sa qualité de percepteur, le sénéchal perçoit les redevances dues au comte, puis duc de Bar, ainsi que les amendes. Ses recettes et dépenses sont comptabilisées année après année dans des registres de comptes, qui sont vérifiés par la cour souveraine du Barrois siègeant à Saint-Mihiel, ce qui explique que ses registres soient aujourd’hui conservés à Bar-le-Duc.
Le sénéchal était assisté d’un ou de plusieurs lieutenants, de clercs-jurés, qui sont les secrétaires du sénéchal (ils sont à la fois greffiers lors des audiences de la sénéchaussée, rédacteurs du registre de comptes, certificateurs des actes notariés en imposant le sceau de la sénéchaussée, voire rédacteurs des actes, cette dernière fonction étant cependant peu à peu dévolue aux seuls tabellions-jurés), de sergents qui assurent également des fonctions d’huissiers lors des séances de justice.
En 1532, le bailli du Bassigny quitte Bourmont pour venir résider à La Mothe. Certaines fonctions, telles les greffiers et les sergents se rappriochent peu à peu, pour devenir communes au bailliage et à la sénéchaussée.
Sources :AD Meuse B 2321 à 2395. Certains registres sont « non communicables » en raison de leur mauvais état de conservation.
Orientation bibliographique :
VILLA-SÉBLINE Nicole. La sénéchaussée de La Mothe et Bourmont des origines à 1645. Langres, Dominique GUENIOT, 2002, pages 107-124. La liste des sénéchaux est donnée pages 235-236, celle de leurs lieutenants pages 236-237.
– Le gouvernement militaire et ses auxiliaires
A compter du XIVe siècle, époque de troubles, un capitaine est nommé par le bailli pour commander la place. Cette situation perdure jusqu’en 1598. Mais l’importance croissante prise par le capitaine a rendu incontournable la rivalité entre les deux hommes. Le capitaine Richard de Sérocourt est alors en conflit avec son cousin Daniel de Gournay, bailli du Bassigny. A la sortie de la messe, à Bourmont, il le provoque en duel sur le Côna. Blessé, Daniel de Gournay décédera peu après. Le duc de Lorraine en tirera les conséquences, et fusionnera les deux postes en un seul : le gouverneur de la place.
Le capitaine, puis le gouverneur, est assisté d’un lieutenant, d’enseignes, de sergents. Le château et ses prisons sont gardés par un « tourier ». A compter de 1587, un « concierge » a la haute main sur la direction et l’approvisionnement de l’arsenal.
Orientation bibliographique :
VILLA-SÉBLINE Nicole. La sénéchaussée de La Mothe et Bourmont des origines à 1645. Langres, Dominique Gueniot, 2002, pages 133-140. La liste des capitaines, des gouverneurs et de leurs lieutenants est donnée pages 237-238.
– La « communauté » et ses représentants
La charte d’affranchissement de La Mothe, donnée par le comte de Bar Thiébaut II en juillet 1258, prévoyait l’élection à la Pentecôte pour une année, d’un maire, ou « mayeur », et de quatre échevins, pour représenter la communauté. Ils étaient élus par la communauté des habitants bénéficiant du droit de bourgeoisie. Le maire était assisté d’un lieutenant, de sergents, de deux syndics et d’un procureur de ville. Tous prêtent serment.
Sources :ADHM E dépôt 3054, chemise 25 : registre des délibérations de la communauté (1642-1645)
Orientation bibliographique :
VILLA-SÉBLINE Nicole. La sénéchaussée de La Mothe et Bourmont des origines à 1645. Langres, Dominique GUENIOT, 2002, pages 125-131. La liste des maires de La Mothe est donnée pages 238 à 241.
3 – Les sources d’archives
Les Archives intéressant La Mothe peuvent être essentiellement consultées dans les dépôts suivants :
- Les Archives Départementales de Haute-Marne (ADHM) à Chaumont
- Les Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle (ADMM) à Nancy
- Les Archives Départementales de la Meuse (ADM) à Bar-le-Duc
- Les Archives Départementales de la Moselle (ADMo) à Metz
- Les Archives Départementales des Vosges (ADV) à Epinal
- Les Archives Nationales (AN) à Paris
- Les Archives du Ministère des Affaires étrangères (MAE) à La Courneuve
- La Bibliothèque nationale de France (BnF) à Paris
- Le Service Historique de la Défense (SHD) à Vincennes
- Les bibliothèques municipales de Nancy et Epinal, et la bibliothèque diocésaine de Langres
Orientation bibliographique :
- Les guides publiés par les divers dépôts d’archives
- Les inventaires sommaires des Archives départementales
4 – Les sources imprimées et numériques
- Les généalogies imprimées
Certaines familles ont fait l’objet de généalogies imprimées. Elles sont listées ci-après.
- Les tableaux généalogiques
Certaines familles ont fait l’objet de tableaux d’ascendance ou de descendance. Elles sont listées ci-après.
- Les revues des cercles généalogiques
Le chercheur consultera les bases généalogiques, se tournera tout naturellement vers les cercles généalogiques lorrains (UCGL) et haut-marnais (CG 52), leurs riches bibliothèques et leurs revues trimestrielles Généalogie lorraine et Racines Haut-marnaises.
- Les publications des Sociétés savantes
Les Bulletins, les Mémoires et le Journal de la Société d’Archéologie lorraine ont publié, entre 1849 et 1930, nombre d’études sur les familles de La Mothe et du Bassigny.
Deux tables collationnent ces publications :
- Table alphabétique générale des publications de la Société d’Archéologie lorraine (1849-1900), rédigée par Charles Sadoul, Nancy, 1903,
- Table alphabétique générale des publications de la Société d’Archéologie lorraine (1901-1930), rédigée par Charles Sadoul et Pierre Marot, Nancy, 1934.
- Les autres publications
D’autres revues héraldiques ou généalogiques ont consacré des articles ou mentions relatives à des familles de La Mothe. Il n’esy=t pas possible de les citer toutes ici.
- Les bases généalogiques
L’entraide généalogique et les bases des sites tels Geneanet ou Notre famille sont enfin d’excellents moyens de progresser dans sa généalogie.